Intro - Vers Hoenn
Je m’appelle Ambre, et je suis un pokémon. Dure vie que celle d’un pokémon. D’autant plus quand on est contraint, dès la sortie de l’œuf, de suivre un humain qui ne comprend rien de ce que l’on tente de lui communiquer. Quand on est un pokémon, parler à un humain s’avère si pénible et difficile que nous préférons tout simplement suivre les ordres. Ajoutez la ténacité effrayante de certains, et vous obtenez un humain persuadé que ses compagnons de voyage aiment passer leur vie dans une boule privée de lumière et de passe-temps, et sont d’accord avec tout ce qu’il dit ou fait. Les humains sont bornés, stupides et plutôt affligeants.
Lazul par exemple. Elle est gentille, serviable, courageuse et curieuse de tout. Mais il lui arrive aussi d’être agaçante, irresponsable, colérique et cruelle. Notre première rencontre se solda par mon abandon, elle me laissa littéralement seul dans la forêt, face à ce monde dangereux et terrifiant. Fort heureusement, elle revint me chercher, et c’est ainsi que débuta notre amitié.
Depuis le début de notre aventure, Lazul ne comprenait rien à ce que nous autres, Gary, Glaciarun et moi, pouvions tenter de lui exprimer. Combien de fois avait-elle pris nos avertissements pour des confirmations ? Combien de fois avait-elle cru que nous étions d’accord avec ses idées farfelues ? Tout ce que nous faisions, elle l’interprétait à sa manière. Mais tout changea lors de notre excursion au Lac Savoir, à Sinnoh. Créhelf me fit don d’une capacité exceptionnelle. Depuis ce jour, je parle le même langage qu’elle.
Au début, la communication était aussi difficile que lorsque je ne pouvais pas converser en humain. Nous avions voyagé dans tout Sinnoh, et Lazul mit beaucoup de temps à réellement comprendre ce que je lui racontais. Il lui fallut deux ans pour enfin prendre conscience que je pouvais réellement parler avec elle.
Au bout de ces deux années, Sinnoh n’avait plus beaucoup de secrets pour nous. Notre équipe, agrandie par la présence rafraichissante du petit Smith, eut l’occasion de découvrir cette région magnifique, et Gary nous fit l’honneur de sa présence pendant quelques semaines. Il m’avait raconté comment il avait réussi à nous rejoindre, et si je ne le connaissais pas aussi bien, je n’aurais jamais cru ce qu’il m’a raconté. Glaciarun, de son côté, avait adopté notre jeune ami ponchiot et veillait sur lui comme un vieux maître sur son protégé. Il tolérait toutes les approches du petit chien, jouait avec lui, et le laissait tirer sur ses franges sans broncher. S’ils n’avaient pas été des canidés, on aurait pu les prendre pour un père et son petit.
La présence de de Colt Vanhimer et de Brynn son roucarnage, était bénéfique !
Nous avions fait route vers Hoenn toute une nuit et toute une journée, la faute aux wailmers qui venaient danser autour du Songe Lunaire, et qui nous avaient ainsi détournés de notre destination. Pourtant, il nous fallait faire vite : Hoenn était touchée par une série de catastrophes commises par un monstre, disait-on.
Il n’en fallait pas plus à Lazul pour se lancer dans des expéditions qui pouvaient s’avérer dangereuses pour nous tous. Mais quand il s’agissait de sauver le monde, elle était la première à se jeter dans la gueule du grahyena. Nous devions la suivre et la surveiller, pour qu’elle ne fasse rien de stupide. D’ailleurs je me demande comment elle a réussi à s’en sortir avant de nous connaître.
Nous étions donc partis pour Hoenn afin de délivrer cette région du fléau qui sévissait. Tout ce que nous savions, c’était qu’un pokémon gigantesque survolait Hoenn de nuit, pour emmener tous les pokémons qu’il trouvait et les dévorer au Mont Chimnee. Les plus grands dresseurs de toute la région s’étaient risqués à le débusquer, mais aucun ne retrouva son repère secret. Même Calvin, un dresseur réputé de Hoenn pour avoir pu observer Raiquaza de près, n’avait pas su le chasser.
Lazul était déterminée à parler à ce Calvin, pour lui demander comment il avait pu passer à côté d’un pareil monstre. Et c’est avec un esprit vaillant que notre équipe arriva à Lavandia. Le Capitaine Vanhimmer nous déposa au port de la ville, et c’est le cœur lourd que Glaciarun laissa son amie Brynn la roucarnage.
Lazul par exemple. Elle est gentille, serviable, courageuse et curieuse de tout. Mais il lui arrive aussi d’être agaçante, irresponsable, colérique et cruelle. Notre première rencontre se solda par mon abandon, elle me laissa littéralement seul dans la forêt, face à ce monde dangereux et terrifiant. Fort heureusement, elle revint me chercher, et c’est ainsi que débuta notre amitié.
Depuis le début de notre aventure, Lazul ne comprenait rien à ce que nous autres, Gary, Glaciarun et moi, pouvions tenter de lui exprimer. Combien de fois avait-elle pris nos avertissements pour des confirmations ? Combien de fois avait-elle cru que nous étions d’accord avec ses idées farfelues ? Tout ce que nous faisions, elle l’interprétait à sa manière. Mais tout changea lors de notre excursion au Lac Savoir, à Sinnoh. Créhelf me fit don d’une capacité exceptionnelle. Depuis ce jour, je parle le même langage qu’elle.
Au début, la communication était aussi difficile que lorsque je ne pouvais pas converser en humain. Nous avions voyagé dans tout Sinnoh, et Lazul mit beaucoup de temps à réellement comprendre ce que je lui racontais. Il lui fallut deux ans pour enfin prendre conscience que je pouvais réellement parler avec elle.
Au bout de ces deux années, Sinnoh n’avait plus beaucoup de secrets pour nous. Notre équipe, agrandie par la présence rafraichissante du petit Smith, eut l’occasion de découvrir cette région magnifique, et Gary nous fit l’honneur de sa présence pendant quelques semaines. Il m’avait raconté comment il avait réussi à nous rejoindre, et si je ne le connaissais pas aussi bien, je n’aurais jamais cru ce qu’il m’a raconté. Glaciarun, de son côté, avait adopté notre jeune ami ponchiot et veillait sur lui comme un vieux maître sur son protégé. Il tolérait toutes les approches du petit chien, jouait avec lui, et le laissait tirer sur ses franges sans broncher. S’ils n’avaient pas été des canidés, on aurait pu les prendre pour un père et son petit.
La présence de de Colt Vanhimer et de Brynn son roucarnage, était bénéfique !
Nous avions fait route vers Hoenn toute une nuit et toute une journée, la faute aux wailmers qui venaient danser autour du Songe Lunaire, et qui nous avaient ainsi détournés de notre destination. Pourtant, il nous fallait faire vite : Hoenn était touchée par une série de catastrophes commises par un monstre, disait-on.
Il n’en fallait pas plus à Lazul pour se lancer dans des expéditions qui pouvaient s’avérer dangereuses pour nous tous. Mais quand il s’agissait de sauver le monde, elle était la première à se jeter dans la gueule du grahyena. Nous devions la suivre et la surveiller, pour qu’elle ne fasse rien de stupide. D’ailleurs je me demande comment elle a réussi à s’en sortir avant de nous connaître.
Nous étions donc partis pour Hoenn afin de délivrer cette région du fléau qui sévissait. Tout ce que nous savions, c’était qu’un pokémon gigantesque survolait Hoenn de nuit, pour emmener tous les pokémons qu’il trouvait et les dévorer au Mont Chimnee. Les plus grands dresseurs de toute la région s’étaient risqués à le débusquer, mais aucun ne retrouva son repère secret. Même Calvin, un dresseur réputé de Hoenn pour avoir pu observer Raiquaza de près, n’avait pas su le chasser.
Lazul était déterminée à parler à ce Calvin, pour lui demander comment il avait pu passer à côté d’un pareil monstre. Et c’est avec un esprit vaillant que notre équipe arriva à Lavandia. Le Capitaine Vanhimmer nous déposa au port de la ville, et c’est le cœur lourd que Glaciarun laissa son amie Brynn la roucarnage.
Chapitre 1 - Où Lazul a eu une idée...
La première escale de notre groupe était le centre pokémon. La scène qui nous était offerte, était pour le moins étrange : toute une foule était rassemblée devant le stand de soin, à se bousculer pour se plaindre que leurs pokémons avaient disparu. Les infirmières Joêlle étaient débordées, et tentaient de gérer le flot constant de questions et d’accusation. Certaines personnes disaient qu’il fallait faire quelque chose, demandait ce que faisait la police. Personne n’était en sécurité en Hoenn. Les pauvres infirmières ne savaient plus où donner de la tête, débordées. Lazul demandait ce qui les mettait dans un tel état, mais personne, évidemment, ne lui répondait. Seul un homme restait en retrait. Sans bouger, il se contentait de regarder ailleurs d’un air las, comme si tout ce qui se passait autour de lui ne le touchait pas le moins du monde. A ses côtés, un grand carchacrok balafré qui ne bougeait pas non plus, mais dont le regard en disait long sur sa gêne et la compassion qu’il ressentait à l’égard des dresseurs attroupés. En un coup d’oeil, je compris qu’il en savait probablement plus que nous tous. Mais dans ce cas, pourquoi n’agissaient-ils pas ? j’allais le leur demander, mais Lazul fut plus rapide que moi.
_ J’ai une idée pour dénicher le monstre ! dit-elle d’une voix déterminée.
_ Lazul, ma chère Lazul, répondis-je de ma voix nasillarde. Je ne sais pas ce qui t’est venu en tête, mais je te conseille fortement de ne plus y penser.
_ Tout ira bien, reprit mon amie en me tapotant la tête.
Elle sortit du centre pokémon, m’entrainant avec elle, pour observer les alentours. Nos compagnons attendaient à l’intérieur. Son sourire jusqu’aux oreilles ne me disait rien qui vaille, je la connaissais trop bien.
_ Le monstre est d’esprit simplissime. Il vient, attrape des pokémons et s’en va. Voilà ce que nous allons faire : nous allons mettre tous les pokémons et tous les dresseurs à l’abri. Et quand il arrivera, tu te mettras bien en vue sur la place. Il te verra, tentera de t’attraper, et moi je m’agripperai à lui. Comme ça, nous saurons ce qu’est son repaire, et nous le mettrons hors d’état de nuire.
Dans son estomac, je doutais de nos capacités.
_ Qu’appelles-tu « hors d’état de nuire » ? Fis-je. Ne me dis pas que…
_ Bien sur que non ! Tu vas seulement l’endormir avec ta Poudre Dodo.
_ Mais si c’était un pokémon légendaire ? Si on ne pouvait pas le battre ou même l’atteindre ?
Dans les yeux de Lazul, je vis un éclair d’inquiétude, mais la jeune femme n’était pas du genre à se laisser abattre aussi facilement. Elle balança la main, d’un air désinvolte et allait répondre, sans doute une de ses nouvelles.
C’était sans compter sur l’arrivée d’une mentali, le pelage hérissé, le regard terrifié. Lazul ne pouvait pas comprendre ce qu’il disait, mais moi j’étais parfaitement conscient de la situation. Le pokémon se rua vers nous, en appelant à l’aide. Aussitôt, je me dirigeai vers elle, suivi de ma dresseuse.
_ Aidez-moi ! Criait la canidée. Je n’ai pas pu la protéger !
_ Comment ça ?
_ La bête, elle est apparue de nulle part, et elle a capturé ma pauvre Kibo !
La pauvre créature était totalement paniquée, et il me fallut quelques instants pour l’apaiser. Sans autre plan en tête, je me résolus à accepter le plan de ma maîtresse, et lui assurai que Lazul et moi étions sur le point de trouver le moyen de stopper la Bête.
La mentali n’était pas tout à fait convaincue, mais accepta finalement de se calmer, et de tout me dire depuis le début. Kibo était sa compagne, une adolescente qui, dans sa jeunesse, avait été mordue par un seviper. Elle en avait gardé des séquelles, et devait passer le reste de sa vie dans un fauteuil roulant. La mentali avait fait sa rencontre plus tard, et, touchée par son sort, avait choisi de l’accompagner dans ses voyages à travers le monde. Kibo l’avait surnommée Espie. La jeune handicapée ne pouvait pas se passer bien longtemps de sa comparse canidée, en qui elle vouait une totale confiance.
Elles étaient en visite à Hoenn, quand la créature les avait attaquées. Etrangement, le monstre était apparu au grand jour, et avait choisi d’emmener un être humain, au lieu de s’en prendre à un pokémon. Il avait fondu d’un coup sur elle, l’avait entrainée avec lui dans le ciel sans qu’Espie eut le temps de répliquer. Grâce à Espie, Kibo pouvait parfois retrouver les joies de la marche à pied, les deux amies ne se quittaient jamais. C’était la raison pour laquelle la mentali était terrifiée à l’idée de ne plus voir sa compagne. Elle craignait le pire, et je ne parvenais pas à la réconforter totalement. Lazul s’approcha, sans comprendre ce que m’avait dit la mentali. Elle était persuadée que la créature paniquait à cause de la menace qui pesait sur tous les habitants du continent.
_ Oh ne t’inquiète pas, nous allons te protéger !
_ Tu as tout faux, Laz. Le pokémon inconnu a emporté sa maitresse sans qu’elle ait le temps de faire quoi que ce soit.
_ Quoi ? Je croyais qu’il ne s’en prenait qu’aux autres pokémons, et à la nuit tombée.
_ Aujourd’hui, il a changé ses habitudes.
Lazul ne dit rien, mais je vis une vague de frayeur passer sur son visage. Je lui expliquai toute l’histoire, et mon amie resta stupéfaite. Elle se mit à faire les cent pas, en observant le ciel, comme si quelque chose allait en tomber pour nous dévorer tous. Si Espie avait seulement entre aperçu le monstre, ce dont elle était certaine, c’était qu’il était seul, immense, et qu’il possédait plusieurs paires d’ailes. Mais rares étaient les pokémons volants avec ces caractéristiques.
Lazul et moi étions d’accord, ce pouvait être un airmure, un tropius, un yanméga, un cryptéro, un trioxhydre, ou un pyrax. Or certains de ces pokémons étaient trop petits pour emmener des proies aussi grosses qu’eux dans des expéditions aussi longues jusqu’à la tanière de la Bête. Ce ne pouvait pas être un airmure ou un yanméga. Quant au pyrax, ses ailes étaient trop rapprochées pour considérer qu’il en avait réellement plusieurs. Ne restaient alors que le tropius, le cryptéro et le trioxhydre. Lazul avait volontairement ignoré mes remarques concernant un éventuel pokémon légendaire, c’est donc la raison pour laquelle certains comme Giratina et Zekrom ne furent pas mentionnés, à mon grand désarroi, car selon moi, seul un légendaire était capable de choses pareilles.
Tandis que nous énumérions les possibilités, nos deux compagnons, Glaciarun et Smith, nous avaient rejoints, tel le maître et son élève. Je les mis au courant de la situation, et le grand chien de glace eut un regard incertain.
_ Giratina ou tropius, pourquoi un pokémon viendrait tout à coup dans la région pour enlever d’autres pokémons, et maintenant des maîtres ?
_ Surtout Giratina, murmura la mentali. S’il le pouvait, il détruirait notre monde. Il ne se contenterait pas de kidnapper d’autres êtres.
Je n’eu qu’à désigner mon ami suicune du regard.
_ Un autre clone ?
Soudain, le grand loup des glaces se figea, les oreilles en arrière. Sans bouger, il fixait le ciel qui se faisait plus sombre au-dessus de nous. Tandis que nous autres pokémons nous jetions des regards peu assurés, Lazul, qui ne pensait pas avoir besoin de connaître notre discussion pour la comprendre, se redressa.
_ Ne t’inquiète pas, Glaciarun. Nous l’arrêterons avant qu’il fasse plus de dégâts !
_ Tu te trompes, Lazul. Il a senti quelque chose. La Bête n’est pas loin…
_ J’ai une idée pour dénicher le monstre ! dit-elle d’une voix déterminée.
_ Lazul, ma chère Lazul, répondis-je de ma voix nasillarde. Je ne sais pas ce qui t’est venu en tête, mais je te conseille fortement de ne plus y penser.
_ Tout ira bien, reprit mon amie en me tapotant la tête.
Elle sortit du centre pokémon, m’entrainant avec elle, pour observer les alentours. Nos compagnons attendaient à l’intérieur. Son sourire jusqu’aux oreilles ne me disait rien qui vaille, je la connaissais trop bien.
_ Le monstre est d’esprit simplissime. Il vient, attrape des pokémons et s’en va. Voilà ce que nous allons faire : nous allons mettre tous les pokémons et tous les dresseurs à l’abri. Et quand il arrivera, tu te mettras bien en vue sur la place. Il te verra, tentera de t’attraper, et moi je m’agripperai à lui. Comme ça, nous saurons ce qu’est son repaire, et nous le mettrons hors d’état de nuire.
Dans son estomac, je doutais de nos capacités.
_ Qu’appelles-tu « hors d’état de nuire » ? Fis-je. Ne me dis pas que…
_ Bien sur que non ! Tu vas seulement l’endormir avec ta Poudre Dodo.
_ Mais si c’était un pokémon légendaire ? Si on ne pouvait pas le battre ou même l’atteindre ?
Dans les yeux de Lazul, je vis un éclair d’inquiétude, mais la jeune femme n’était pas du genre à se laisser abattre aussi facilement. Elle balança la main, d’un air désinvolte et allait répondre, sans doute une de ses nouvelles.
C’était sans compter sur l’arrivée d’une mentali, le pelage hérissé, le regard terrifié. Lazul ne pouvait pas comprendre ce qu’il disait, mais moi j’étais parfaitement conscient de la situation. Le pokémon se rua vers nous, en appelant à l’aide. Aussitôt, je me dirigeai vers elle, suivi de ma dresseuse.
_ Aidez-moi ! Criait la canidée. Je n’ai pas pu la protéger !
_ Comment ça ?
_ La bête, elle est apparue de nulle part, et elle a capturé ma pauvre Kibo !
La pauvre créature était totalement paniquée, et il me fallut quelques instants pour l’apaiser. Sans autre plan en tête, je me résolus à accepter le plan de ma maîtresse, et lui assurai que Lazul et moi étions sur le point de trouver le moyen de stopper la Bête.
La mentali n’était pas tout à fait convaincue, mais accepta finalement de se calmer, et de tout me dire depuis le début. Kibo était sa compagne, une adolescente qui, dans sa jeunesse, avait été mordue par un seviper. Elle en avait gardé des séquelles, et devait passer le reste de sa vie dans un fauteuil roulant. La mentali avait fait sa rencontre plus tard, et, touchée par son sort, avait choisi de l’accompagner dans ses voyages à travers le monde. Kibo l’avait surnommée Espie. La jeune handicapée ne pouvait pas se passer bien longtemps de sa comparse canidée, en qui elle vouait une totale confiance.
Elles étaient en visite à Hoenn, quand la créature les avait attaquées. Etrangement, le monstre était apparu au grand jour, et avait choisi d’emmener un être humain, au lieu de s’en prendre à un pokémon. Il avait fondu d’un coup sur elle, l’avait entrainée avec lui dans le ciel sans qu’Espie eut le temps de répliquer. Grâce à Espie, Kibo pouvait parfois retrouver les joies de la marche à pied, les deux amies ne se quittaient jamais. C’était la raison pour laquelle la mentali était terrifiée à l’idée de ne plus voir sa compagne. Elle craignait le pire, et je ne parvenais pas à la réconforter totalement. Lazul s’approcha, sans comprendre ce que m’avait dit la mentali. Elle était persuadée que la créature paniquait à cause de la menace qui pesait sur tous les habitants du continent.
_ Oh ne t’inquiète pas, nous allons te protéger !
_ Tu as tout faux, Laz. Le pokémon inconnu a emporté sa maitresse sans qu’elle ait le temps de faire quoi que ce soit.
_ Quoi ? Je croyais qu’il ne s’en prenait qu’aux autres pokémons, et à la nuit tombée.
_ Aujourd’hui, il a changé ses habitudes.
Lazul ne dit rien, mais je vis une vague de frayeur passer sur son visage. Je lui expliquai toute l’histoire, et mon amie resta stupéfaite. Elle se mit à faire les cent pas, en observant le ciel, comme si quelque chose allait en tomber pour nous dévorer tous. Si Espie avait seulement entre aperçu le monstre, ce dont elle était certaine, c’était qu’il était seul, immense, et qu’il possédait plusieurs paires d’ailes. Mais rares étaient les pokémons volants avec ces caractéristiques.
Lazul et moi étions d’accord, ce pouvait être un airmure, un tropius, un yanméga, un cryptéro, un trioxhydre, ou un pyrax. Or certains de ces pokémons étaient trop petits pour emmener des proies aussi grosses qu’eux dans des expéditions aussi longues jusqu’à la tanière de la Bête. Ce ne pouvait pas être un airmure ou un yanméga. Quant au pyrax, ses ailes étaient trop rapprochées pour considérer qu’il en avait réellement plusieurs. Ne restaient alors que le tropius, le cryptéro et le trioxhydre. Lazul avait volontairement ignoré mes remarques concernant un éventuel pokémon légendaire, c’est donc la raison pour laquelle certains comme Giratina et Zekrom ne furent pas mentionnés, à mon grand désarroi, car selon moi, seul un légendaire était capable de choses pareilles.
Tandis que nous énumérions les possibilités, nos deux compagnons, Glaciarun et Smith, nous avaient rejoints, tel le maître et son élève. Je les mis au courant de la situation, et le grand chien de glace eut un regard incertain.
_ Giratina ou tropius, pourquoi un pokémon viendrait tout à coup dans la région pour enlever d’autres pokémons, et maintenant des maîtres ?
_ Surtout Giratina, murmura la mentali. S’il le pouvait, il détruirait notre monde. Il ne se contenterait pas de kidnapper d’autres êtres.
Je n’eu qu’à désigner mon ami suicune du regard.
_ Un autre clone ?
Soudain, le grand loup des glaces se figea, les oreilles en arrière. Sans bouger, il fixait le ciel qui se faisait plus sombre au-dessus de nous. Tandis que nous autres pokémons nous jetions des regards peu assurés, Lazul, qui ne pensait pas avoir besoin de connaître notre discussion pour la comprendre, se redressa.
_ Ne t’inquiète pas, Glaciarun. Nous l’arrêterons avant qu’il fasse plus de dégâts !
_ Tu te trompes, Lazul. Il a senti quelque chose. La Bête n’est pas loin…
Chapitre 2 - Un dresseur d'exception
Lazul avait un plan, et j’avais fini par l’accepter, intuitivement. Ce n’était pas le plus raffiné, ni le plus efficace, mais nous n’avions pas mieux à proposer, mes compagnons et moi-même. Il ne nous restait plus qu’à trouver un moyen de l’exécuter. Quand ils furent mis au courant, Smith et Glaciarun trouvèrent aussitôt leur place dans ce plan, et Espie qui tenait à tout prix à nous accompagner avait aussi son rôle à jouer. Voilà comment cela devait se passer : Smith, Espie et moi servirions d’appâts. Lazul et Glaciarun se jetteraient sur la Bête une fois qu’elle arriverait pour nous saisir. Arrivés à son antre, je l’endormirais, tandis que Lazul partirait pour prévenir les forces de l’ordre d’Hoenn. Espie, Glaciarun et Smith feraient alors sortir toutes les victimes innocentes du repère secret.
Une chose me perturbait, cependant : d’une part, nous n’avions jamais affronté de pokémon aussi puissant, et à vrai dire, cela faisait longtemps que l’on ne s’entrainait plus vraiment. Seul Smith aimait jouer au plus fort. D’autre part, le plan de Lazul avait été édifié en quelques minutes. Or je savais déjà que la plupart des plans montés dans la précipitation n’étaient pas bons. Mais Lazul était si persuadée que ce serait un dessein infaillible, qu’elle ne nous permit pas de songer à d’autres façons de venir à bout du monstre. Pourtant, il aurait bien fallu…
Tandis que tous les gens étaient rassemblés au centre pokémon de Nenucrique, ils ne risquaient donc rien, j’étais posté en plein cœur de la ville, à attendre patiemment, accompagné de Smith qui ne savait comment cacher sa hâte d’en découdre avec la créature que tout le monde appelait simplement la Bête. Quant à Lazul, elle était cachée derrière un grand bâtiment, attendant que l’animal gigantesque nous attaque. L’espace d’un instant, j’eus l’audace de croire moi-même à la réussite de son idée.
Mais rien ne se déroula comme prévu.
Doucement, le soleil rejoignait l’horizon noyé de nuages, et la ville fut peu à peu baignée dans une lumière rougeoyante. Même si le monstre avait déjà frappé, mon amie pensait qu’il allait probablement revenir. Lazul pensait – nous pensions tous – que chacun aurait le temps de se préparer à riposter à l’attaque de la Bête. En moins de temps qu’il en fallait pour le dire, le monstre était sur nous. J’eus seulement le temps de voir d’énormes pattes semblables à des pinces coupantes gigantesques. Et contrairement à ce que nous avions pensé de prime abord, la chose captura Lazul sous nos regards impuissants. Glaciarun s’accrocha à la bête comme il en était convenu dans le plan, mais nous autres n’étions pas assez rapides. Le monstre et nos deux amis disparurent en un clin d’œil entre les nuages qui obscurcissaient la voute céleste.
_ Maîtresse ! Criait Smith, abattu. Maîtresse, reviens ! Tu as promis que nous arrêterions la bête !
Le pauvre ponchiot était un brave gaillard qui ne se laissait pas impressionner par quoi que ce fut, mais il avait ses moments de naïveté innocente. Au moins, il tentait de parler à Lazul, même s’il devait savoir que c’était inutile. J’observais le dernier endroit où je les avais aperçus, incapable du moindre mot, du moindre geste. Et je voyais ma vie s’écrouler comme un Danse Feuille.
Moi qui avais, quelques temps plus tôt, tenté de convaincre Espie que se jeter à la poursuite du monstre était une idée stupide, je n’avais qu’une hâte, le faire.
_ Qu’allons-nous faire ? demanda la mentali.
_ Nous allons chercher le repaire de la Bête. Et cette fois-ci, nous allons le trouver.
Je ne savais pas quoi faire, en réalité. Notre but premier était de trouver le dresseur qui avait réussi à parler à Raiquaza, puis Lazul avait eu cette idée stupide – la pire de toutes, selon moi – pour venir à bout nous-mêmes de ce monstre affreux. Si seulement Lazul nous avait écoutés…
Alors que je maudissais intérieurement mon amie bipède, une voix nous parvint, non loin.
_ Ce n’est pas lui qu’il faut trouver, c’est ce dresseur capable de parler aux Légendaires.
Je me tournai, stupéfait. Une fois de plus, Gary avait joué un de ses tours, et nous avait rejoints comme par magie, même s’il était essoufflé. C’était un véritable ninja. J’ignorais son secret, mais j’étais bien heureux de le retrouver. Il semblait que le noctali eut vent, lui aussi, de l’histoire. Et il avait entendu parler de Calvin, l’homme qui parlait aux légendaires. En réalité, il était arrivé sur le continent, quelques semaines avant nous, et en avait déjà parcouru seul une vaste partie.
Il avait donc eu vent des rumeurs qui circulaient sur la Bête, et bien sur, de celles qui parlaient de Calvin. Espie aussi en avait entendu parler, et elle savait même exactement où le trouver puisque sa compagne avait eu envie de connaître la véritable histoire de sa rencontre avec Serpent Légendaire. Pour le coup, Gary était d’accord avec mon idée d’aller rencontrer ce maître d’exception. Ce dernier vivait à Lavandia, de l’autre côté de la piste cyclable qui cheminait au nord de Poivressel.
Calvin était connu pour arpenter fréquemment le continent, mais j’avais bon espoir de le trouver chez lui plutôt que d’être obligé de le chercher dans tout Hoenn. C’est ainsi que notre groupe se mit en route pour la piste cyclable, pour rejoindre au plus vite Lavandia.
Il ne nous fallut pas bien longtemps pour parvenir à la capitale. Dans pareille situation, un attroupement de pokémons attirait le regard. Mais le soir était tombé depuis quelques heures déjà, quand nous atteignîmes la grande ville lumineuse, personne ne souhaitait trainer dans les rues à cause de la menace omniprésente, et les rues étaient désertes et silencieuses. Smith retrouva quelques moments son air de petit chiot.
J’avais peur d’apprendre que celui que tous considéraient comme un Dresseur d’Exception n’était pas chez lui. Il était connu, d’après Gary, pour visiter souvent la ville d’Autéquia, et on le pensait téméraire au point de passer sa vie à chercher le repaire de la Bête au Mont Chimnee. Cela faisait donc deux endroits parmi tant d’autres où nous devrions le chercher, s’il n’était pas chez lui. Sur la route, je priais Arceus que ce dresseur soit à Lavandia. Et fort heureusement pour moi, Arceus répondit à mes prières. Lorsque je frappai à la porte de la maisonnette, le temps passa comme au ralenti. Je crus un instant que le dresseur ne viendrait jamais nous ouvrir, et qu’il était effectivement parti. Mais, au bout d’un long moment, la porte s’ouvrit enfin. Un homme, assez grand, apparut à son entrebâillement. Ses cheveux étaient ramenés à une coiffure étrange et il portait des vêtements du temps jadis. J’eus un instant l’impression qu’il sortait d’un vieux film. Mais ce n’était pas ce qui m’importait le plus à ce moment là.
_ Etes-vous Calvin, celui qui est allé parler à Raiquaza ?
L’homme resta sans bouger pendant un moment. Il semblait surpris de devoir répondre à un pokémon. Il est vrai que rare étaient les animaux doués de parole, comme moi. Mais il finit par réagir, avec un grand sourire.
_ Oui, c’est bien moi.
_ Nous avons besoin de votre aide. Le monstre s’en prend à présent aux humains, et il attaque en plein jour. Vous êtes le seul à avoir pu entrevoir le serpent du Ciel, aidez-nous, s’il vous plait.
L’humain nous laissa entrer, conscient que la nuit était propice aux dangers, surtout ces derniers temps. D’un geste de la main, il nous invita à nous installer comme nous le souhaitions. Je savais que Lazul, si elle avait été là, lui aurait demandé de partir avec elle chercher la Bête. Mais j’avais besoin de savoir comment un être tel que lui, qui avait accompli un exploit, n’était pas parvenu à dénicher son repère. Espie me murmura quelques mots, que je m’empressais de lui répéter.
_ Il paraît que vous êtes notre dernier espoir. Vous avez parlé au Dragon Raiquaza. Expliquez-nous comment vous avez fait, et aidez-nous à retrouver le monstre qui nous enlève nos maîtres et nos amis.
Calvin restait sans mot dire. Pendant un long moment, il regarda ses mains, cherchant ses mots. Puis il finit par relever les yeux vers moi, le seul interlocuteur qui pouvait lui répondre.
_ Je ne suis pas celui que vous cherchez. Ma rencontre avec Raiquaza est la plus extraordinaire chose qui me soit arrivée, mais aussi la seule. Et si je n’y avais pas été poussé, jamais je n’aurais pu l’entrevoir.
Il entreprit alors de nous raconter comment il avait eu la chance de croiser le gigantesque serpent vert.
Une chose me perturbait, cependant : d’une part, nous n’avions jamais affronté de pokémon aussi puissant, et à vrai dire, cela faisait longtemps que l’on ne s’entrainait plus vraiment. Seul Smith aimait jouer au plus fort. D’autre part, le plan de Lazul avait été édifié en quelques minutes. Or je savais déjà que la plupart des plans montés dans la précipitation n’étaient pas bons. Mais Lazul était si persuadée que ce serait un dessein infaillible, qu’elle ne nous permit pas de songer à d’autres façons de venir à bout du monstre. Pourtant, il aurait bien fallu…
Tandis que tous les gens étaient rassemblés au centre pokémon de Nenucrique, ils ne risquaient donc rien, j’étais posté en plein cœur de la ville, à attendre patiemment, accompagné de Smith qui ne savait comment cacher sa hâte d’en découdre avec la créature que tout le monde appelait simplement la Bête. Quant à Lazul, elle était cachée derrière un grand bâtiment, attendant que l’animal gigantesque nous attaque. L’espace d’un instant, j’eus l’audace de croire moi-même à la réussite de son idée.
Mais rien ne se déroula comme prévu.
Doucement, le soleil rejoignait l’horizon noyé de nuages, et la ville fut peu à peu baignée dans une lumière rougeoyante. Même si le monstre avait déjà frappé, mon amie pensait qu’il allait probablement revenir. Lazul pensait – nous pensions tous – que chacun aurait le temps de se préparer à riposter à l’attaque de la Bête. En moins de temps qu’il en fallait pour le dire, le monstre était sur nous. J’eus seulement le temps de voir d’énormes pattes semblables à des pinces coupantes gigantesques. Et contrairement à ce que nous avions pensé de prime abord, la chose captura Lazul sous nos regards impuissants. Glaciarun s’accrocha à la bête comme il en était convenu dans le plan, mais nous autres n’étions pas assez rapides. Le monstre et nos deux amis disparurent en un clin d’œil entre les nuages qui obscurcissaient la voute céleste.
_ Maîtresse ! Criait Smith, abattu. Maîtresse, reviens ! Tu as promis que nous arrêterions la bête !
Le pauvre ponchiot était un brave gaillard qui ne se laissait pas impressionner par quoi que ce fut, mais il avait ses moments de naïveté innocente. Au moins, il tentait de parler à Lazul, même s’il devait savoir que c’était inutile. J’observais le dernier endroit où je les avais aperçus, incapable du moindre mot, du moindre geste. Et je voyais ma vie s’écrouler comme un Danse Feuille.
Moi qui avais, quelques temps plus tôt, tenté de convaincre Espie que se jeter à la poursuite du monstre était une idée stupide, je n’avais qu’une hâte, le faire.
_ Qu’allons-nous faire ? demanda la mentali.
_ Nous allons chercher le repaire de la Bête. Et cette fois-ci, nous allons le trouver.
Je ne savais pas quoi faire, en réalité. Notre but premier était de trouver le dresseur qui avait réussi à parler à Raiquaza, puis Lazul avait eu cette idée stupide – la pire de toutes, selon moi – pour venir à bout nous-mêmes de ce monstre affreux. Si seulement Lazul nous avait écoutés…
Alors que je maudissais intérieurement mon amie bipède, une voix nous parvint, non loin.
_ Ce n’est pas lui qu’il faut trouver, c’est ce dresseur capable de parler aux Légendaires.
Je me tournai, stupéfait. Une fois de plus, Gary avait joué un de ses tours, et nous avait rejoints comme par magie, même s’il était essoufflé. C’était un véritable ninja. J’ignorais son secret, mais j’étais bien heureux de le retrouver. Il semblait que le noctali eut vent, lui aussi, de l’histoire. Et il avait entendu parler de Calvin, l’homme qui parlait aux légendaires. En réalité, il était arrivé sur le continent, quelques semaines avant nous, et en avait déjà parcouru seul une vaste partie.
Il avait donc eu vent des rumeurs qui circulaient sur la Bête, et bien sur, de celles qui parlaient de Calvin. Espie aussi en avait entendu parler, et elle savait même exactement où le trouver puisque sa compagne avait eu envie de connaître la véritable histoire de sa rencontre avec Serpent Légendaire. Pour le coup, Gary était d’accord avec mon idée d’aller rencontrer ce maître d’exception. Ce dernier vivait à Lavandia, de l’autre côté de la piste cyclable qui cheminait au nord de Poivressel.
Calvin était connu pour arpenter fréquemment le continent, mais j’avais bon espoir de le trouver chez lui plutôt que d’être obligé de le chercher dans tout Hoenn. C’est ainsi que notre groupe se mit en route pour la piste cyclable, pour rejoindre au plus vite Lavandia.
Il ne nous fallut pas bien longtemps pour parvenir à la capitale. Dans pareille situation, un attroupement de pokémons attirait le regard. Mais le soir était tombé depuis quelques heures déjà, quand nous atteignîmes la grande ville lumineuse, personne ne souhaitait trainer dans les rues à cause de la menace omniprésente, et les rues étaient désertes et silencieuses. Smith retrouva quelques moments son air de petit chiot.
J’avais peur d’apprendre que celui que tous considéraient comme un Dresseur d’Exception n’était pas chez lui. Il était connu, d’après Gary, pour visiter souvent la ville d’Autéquia, et on le pensait téméraire au point de passer sa vie à chercher le repaire de la Bête au Mont Chimnee. Cela faisait donc deux endroits parmi tant d’autres où nous devrions le chercher, s’il n’était pas chez lui. Sur la route, je priais Arceus que ce dresseur soit à Lavandia. Et fort heureusement pour moi, Arceus répondit à mes prières. Lorsque je frappai à la porte de la maisonnette, le temps passa comme au ralenti. Je crus un instant que le dresseur ne viendrait jamais nous ouvrir, et qu’il était effectivement parti. Mais, au bout d’un long moment, la porte s’ouvrit enfin. Un homme, assez grand, apparut à son entrebâillement. Ses cheveux étaient ramenés à une coiffure étrange et il portait des vêtements du temps jadis. J’eus un instant l’impression qu’il sortait d’un vieux film. Mais ce n’était pas ce qui m’importait le plus à ce moment là.
_ Etes-vous Calvin, celui qui est allé parler à Raiquaza ?
L’homme resta sans bouger pendant un moment. Il semblait surpris de devoir répondre à un pokémon. Il est vrai que rare étaient les animaux doués de parole, comme moi. Mais il finit par réagir, avec un grand sourire.
_ Oui, c’est bien moi.
_ Nous avons besoin de votre aide. Le monstre s’en prend à présent aux humains, et il attaque en plein jour. Vous êtes le seul à avoir pu entrevoir le serpent du Ciel, aidez-nous, s’il vous plait.
L’humain nous laissa entrer, conscient que la nuit était propice aux dangers, surtout ces derniers temps. D’un geste de la main, il nous invita à nous installer comme nous le souhaitions. Je savais que Lazul, si elle avait été là, lui aurait demandé de partir avec elle chercher la Bête. Mais j’avais besoin de savoir comment un être tel que lui, qui avait accompli un exploit, n’était pas parvenu à dénicher son repère. Espie me murmura quelques mots, que je m’empressais de lui répéter.
_ Il paraît que vous êtes notre dernier espoir. Vous avez parlé au Dragon Raiquaza. Expliquez-nous comment vous avez fait, et aidez-nous à retrouver le monstre qui nous enlève nos maîtres et nos amis.
Calvin restait sans mot dire. Pendant un long moment, il regarda ses mains, cherchant ses mots. Puis il finit par relever les yeux vers moi, le seul interlocuteur qui pouvait lui répondre.
_ Je ne suis pas celui que vous cherchez. Ma rencontre avec Raiquaza est la plus extraordinaire chose qui me soit arrivée, mais aussi la seule. Et si je n’y avais pas été poussé, jamais je n’aurais pu l’entrevoir.
Il entreprit alors de nous raconter comment il avait eu la chance de croiser le gigantesque serpent vert.